Talbot Pacific | T23 | T26 Record | T150SS | T150C |
Talbot Lago 2,5 | Talbot Lago | 1100 VF2 | Van |
HISTOIRE DE LA MARQUE
Rarement dans l'histoire de l'automobile, le nom d'une marque aura subi autant de tribulations que celle de Talbot. C'est un écheveau qu'il faut démêler, tantôt en France tantôt en Grande Bretagne.
En 1903, le comte de Shrewsbury & Talbot s'associent au constructeur automobile français Clément, pour devenir importateur officiel en Angleterre des véhicules de ce dernier. Il crée alors la Clément-Talbot Ltd, qui, à partir de 1906, produit en Grande-Bretagne
des modèles différents des français.
En 1919, la firme anglaise Clément-Talbot fusionne avec le constructeur français Darracq, basé à Suresnes,pour former le groupe Talbot-Darracq Ltd.
Talbot-Darracq Ltd s'associe ensuite avec la firme britannique Sunbeam en 1920, pour former le groupe Sunbeam-Talbot-Darracq (STD) qui existera à la fois en France et en Grande-Bretagne. Ainsi, les Darracq françaises sont rapidement produites sous le nom Talbot-Darracq puis Talbot. C'est donc à partir de cette période que se crée la branche française de Talbot, dont l'origine est britannique. Elle choisit de se spécialiser dans les voitures de luxe. Pour éviter la confusion avec les Talbot anglaises, les modèles français de cette marque sont produits sous ce nom dans l'Hexagone mais sont distribués sous le nom Darracq en Angleterre.
Dans les années 30, Talbot établit sa réputation sur des modèles de luxe tels que les Pacific, Atlantic et Fulgur. Ils n'ont alors rien à envier à leurs concurrents directs que sont les Delage, Delahaye ou encore Bugatti. Cependant, le groupe STD souhaite se séparer de sa branche Talbot-Darracq qui est en difficulté depuis la crise économique de 1929. C'est alors que l'ingénieur italien Anthony Lago décide en 1934 de racheter la branche française Talbot. Dès lors, la marque se sépare complètement de tous liens avec les Talbot anglaises. Quelques mois plus tard, STD avec Talbot England, est rachetée par le groupe britannique Rootes qui possède déjà les marques Hillman et Humber.
Les voitures françaises construites à Suresnes deviennent, suite au rachat par Anthony Lago, des Talbot-Lago. Les Minor, Major et Master sont alors lancées pour annoncer un nouvel élan de la marque. Mais Talbot développe également des voitures de course pour les compétitions. C'est notamment le cas de la SS de 1938. Ce genre de modèles, a dès lors contribué à donner à la firme de Suresnes une image de marque très dynamique et sportive.
En 1957, la firme connaissant de plus en plus de difficultés, arrête la production des moteurs et Anthony Lago remplace le 4 cylindres de la T14 LS par un 8 cylindres en V de 2476 cm3 en provenance de chez BMW avec 138ch à 6000tr/mn,
le coupé est rebaptisé Lago América.
Mais à bout de souffle Anthony Lago doit se résoudre à vendre sa firme en décembre 1958 à la jeune et dynamique société Simca, son fondateur et grand patron, Henri Théodore Pigozzi, toujours en mal d'expansion, est surtout intéressé par l'usine de Surenes. Toutefois, il fait terminer les quelques voitures trouvées en cours de finition dans les ateliers et les écoule en 1959 et 1960 sous le nom de Talbot-Lago América.
Au milieu des années 60, Georges Héreil, devenu président-directeur général de Simca, parle de la renaissance d'une Talbot qui aurait été une voiture de haut de gamme propulsée par un 6 cylindres Chrysler de 2,8 litres, mais aucune suite n'est donnée à ce projet et, peu à peu, l'illustre marque sombre dans l'oubli, tandis que Simca devient en 1970 la société Chrysler-France.
C’est avec surprise que l’on apprend, vingt ans plus tard, la résurrection de la marque Talbot. En 1979, Chrysler-France (ex-Simca) et Chrysler UK (ex-Rootes) ayant été rachetées par Peugeot, et celle-ci ne désirant pas conserver ces dénominations, exhume le nom Talbot, qui fait partie à la fois du patrimoine de Simca (depuis 1958) et de Rootes (depuis 1934). Les Simca-Chrysler deviennent des Talbot-Simca, et les Chrysler-Sunbeam britanniques des Talbot-Sunbeam. Mais ces Talbot n'ont plus rien de commun avec les prestigieuses Talbot d’avant 1960. La marque ressuscitée ne peut s’imposer sur ce nouveau registre, et elle disparait une nouvelle fois en 1986.
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